Journal de nos nuits

April 02, 2012

Il faut que je vous fasse une confidence : Antonin est accro à la tétine.

C’est là un de mes plus cuisant échec en tant que mère ! Ne riez pas ; j’étais farouchement opposée à la tétine, mais voilà : j’ai eu un bébé têteur. Après avoir hésité quant à lui laisser prendre son pouce ou lui proposer une tétine, j’ai opté pour la seconde solution en me disant que le sevrage serait plus facile.

Je doute bien sûr encore aujourd’hui d’avoir choisi la bonne option. Qu’en pensez-vous ?

Enfin, toujours est-il que pour le sevrage, ce n’est jamais le bon moment. Et là, avec l’arrivée imminente de la petite sœur, nous n’y songeons même pas.

Antonin n’est pas autorisé à avoir sa tétine de jour ; mais parfois, il en déniche une oubliée aux alentours de son lit, et il la garde alors de longs moments… Par contre, il en a besoin pour dormir. Et c’est là que les ennuis commencent, car si le Damoiseau fait de grosses bonnes siestes de 3h sans interruption, il n’en est pas de même la nuit.

Que se passe-t-il donc la nuit ?

Si vous lisez le très bon livre d’Elizabeth Pantley, vous apprendrez qu’un bébé qui se réveille fait l’expérience, comme toute personne, des “éveils brefs” (étapes intermédiaires entre les cycles du sommeil). Mais contrairement aux adultes, ils ne savent pas se rendormir. Ou, dans le cas d’Antonin, il ne sait pas se rendormir sans tétine.

Titre français :
Un sommeil paisible et sans pleurs

Elizabeth Pantley propose une solution dans le cas du Damoiseau : elle explique que l’enfant a fait une association entre l’acte de s’endormir et celui de têter, et qu’il s’agit de détruire cette association. Mode d’emploi : lorsque l’enfant se réveille dans la nuit, se lever, lui donner sa tétine, mais au lieu d’aller se recoucher promptement, rester à son chevet. L’observer : lorsqu’il s’endort, lui ôter doucement sa tétine. Il y a de fortes chances pour que cela le réveille. Recommencer : lui rendre sa tétine, et lorsqu’il s’endort, la lui ôter, jusqu’à qu’il s’endorme pour de bon… sans tétine dans la bouche. Recommencer autant de fois que nécessaire.

Vous l’avez compris : c’est une méthode chère en sommeil parental. Et même si il y a tout à y gagner, nous ne nous lançons pas là-dedans à un mois de la venue d’un nouveau bébé, et donc de la fatigue à venir d’un accouchement, de nombreuses nuits blanches, et d’un rythme à retrouver.

Pour le moment, Antonin se réveille donc la nuit. Et nous réveille.

Lorsque je me suis plainte de ce fait à mon mari, car je me sens certains jours vraiment vraiment fatiguée, j’ai été surprise de constater qu’il ne partageait pas ma vision négative et que pour lui “Antonin faisait ses nuits”. En en discutant, nous n’avions pas la même vision d’un même fait. J’ai donc décidé de tenir, pendant 10 jours, le “Journal de nos nuits”, dans lequel j’ai consigné les réveils nocturnes du Damoiseau. Il s’agissait de prendre une photographie de ce qu’était réellement son sommeil sur un temps donné à un moment donné.

Voici donc le “Journal des nuits d’Antonin (et des miennes)”, âgé de 15 mois, sur 10 jours.

Nuit 1 : Je ne parviens à me coucher qu’aux alentour de minuit (c’est très trad pour moi !). Antonin se réveille à 4h30. Je lui donne une tétine, il se rendort aussitôt (et moi aussi).

Nuit 2 : A 23h30, grands pleurs violents, mais brefs. Je n’ai même pas besoin de me lever, le Damoiseau a su se rendormir seul. Par contre, moi, je suis bien réveillée, et pour longtemps. A 1h30, pleurs. Le papa d’Antonin se lève pour lui donner une tétine, Antonin se rendort aussitôt. A 2h30, même manège.

Nuit 3 : Nuit complète sans interruption (11h30 de sommeil non stop).

Nuit 4 : Nuit complète sans interruption (11h30 de sommeil non stop).

Nuit 5 : Réveils à 1h et à 6h ; Antonin se rendort aussitôt après avoir récupéré une tétine.

Nuit 6 : Une interruption autour de 4h : les pleurs sont violents, ce n’est pas habituel. La tétine ne suffit pas à calmer Antonin. Je reste à son chevet 1/4 d’heure en attendant qu’il se rendorme. Le problème, c’est que je venais tout juste de m’endormir moi-même…

Nuit 7 : Nuit complète malgrè un réveil un peu matinal à 6h du matin (10h de sommeil non stop).

Nuit 8 : Nuit complète sans interruption (mais moi, j’ai eu une insomnie jusqu’à 3h…).

Nuit 9 : Un réveil-tétine à 2h du matin.

Nuit 10 : Un réveil-tétine à 2h30 du matin.

CONCLUSION : Et bien ce petit “travail” m’a beaucoup intéressée. Il se dégage que :

- 4 nuits sur 10 sont complètes.

- Nous sommes éveillés en moyenne 1 fois par nuit.

- Ce n’est pas toujours la faute du Damoiseau si je ne dors pas, loin s’en faut (dur, dur, les fins de grossesse !)

Le mot de la fin :

ANTONIN “FAIT” SES NUITS.
(si tant est que l’expression veuille dire quelque chose)

En effet, selon Elizabeth Pantley, on dit qu’un bébé fait ses nuits s’il dort 5 heures d’affilée… Et elle ajoute malicieusement : “Ce n’est peut-être pas VOTRE définition à vous, parents, mais c’est comme cela !“.

Elle écrit également que jusqu’à 2 ans, il est normal qu’un bébé se réveille une fois par nuit (Chouette, nous sommes dans les normes !).

Et chez vous, comment cela se passe-il, ou comment cela s’est-il passé ? Quelqu’un peut-il me rassurer et me dire que le sevrage de la tétine se fera tout seul en douceur, sans que nous ayons encore à sacrifier encore de précieuses heures de repos ? Qui est passé par là et quelles solutions a-t-il mis en place ?

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2 comments

  1. Anonymous11:28

    J'ai connu la même situation. En bref, garçon de 19 mois, enceinte de 7 mois, insomnie pour moi toute ma grossesse. Mon fils se réveillait une fois par nuit toutes les nuits vers 4h du matin et pleurait jusqu'à ce qu'on lui ramasse sa tétine systématiquement tombée parterre. Un jour mon mari, qui y allait toujours pour me ménager, me dit qu'il n'en peut plus, qu'il est trop fatigué et a de plus en plus de mal au travail. Après un jour ou deux de plaintes et de discussions, on décide que tant pis, on ne se lèvera plus et qu'il pleurera le temps qu'il faudra mais qu'il faut nous ménager. Le soir en couchant mon fils, je lui explique que nous sommes fatigués, que nous ne pouvons plus nous lever toutes les nuits pour lui rendre sa tétine, qu'on sait que ça va être difficile, etc etc etc. A daté de cette nuit là, il n'a plus pleuré à 4h du matin !!!

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    1. Quelle chance ! :-D

      Lisant Dolto, j'ai passé des mois et des mois à expliquer à mon bébé que nous avions besoin de dormir (et donc qu'il dorme) etc.

      Fi. Il n'a "fait ses nuits" qu'à deux ans et neuf mois !! :-D

      Bravo à vous trois, je suis heureuse pour vous !!
      C'est horrible de devoir "assurer" toute la journée avec des tout-petits en ayant mal dormi... :-/

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